Sais-tu que dehors l'herbe est plus verte?

Même la chèvre du conte a voulu le vérifier.
Bon, d'accord... mal lui en a pris!!! mais quel plaisir...
Quelle exaltation de lancer un regard par dessus les barrières!

Comment peut-on vivre sans curiosité?
sans ce besoin de découvertes des autres mondes, des autres gens...
des terres sèches ou glacées, ces bords de fleuves
ou ces endroits où la terre s'arrête...

Je plains ces pauvres êtres qui ont pour tout univers
que des murs, laids d'ailleurs, qu'ils ont construit
autour de leur prison qu'ils appellent "la maison",
pour se protéger, ou pour ne voir qu'eux-même...

Parfois, ils quittent leur salon, mettent un pied hors de l'abri,
pour raisons de travail, de vacances ou d'ennui,
ou juste parce-qu'il faut bien montrer ce qu'ils "possèdent"...
quelques valeurs, quelques avoirs; des richesses breloquantes,
à défaut de sentiments d'affection, d'amour, de mains tendues,
les lèvres ouvertes à l'inconnu...

 

Alors, dans un moment d'intense folie aventurière,
ils osent traverser la rue, contourner l'immeuble qui cachait le ciel ;
mais pas de crainte! Ils s'arrêteront aux remparts de la ville ;
celle qui les a vus naître et qu'ils espèrent...les verra mourir!!!

Et afin d'être sûrs de rester là, ils ont déjà réservé leur place,
comme au cinéma, dans un drôle de lotissement,
fleuri de gerbes plastifiées aux couleurs délavées,
sans parfum, sans folie, sans âmes non plus...
avec des épitaphes auxquelles déjà ils pensent...

 

Là aussi ils bâtissent des murs qui les protégeront...?
De quoi ? Je ne sais pas ! Eux non plus, sans doute.

Hum...Peut-être un réflexe de vivant !
Le marbre... Ça dure longtemps !!!



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