Les années passent: mêmes constatations !

Ne le dites à personne...

Il est de ces oreilles à qui l'on ne devrait pas souffler mots ....

De ces oreilles, aux conduits tortueux qui partent vers des gouffres de noirceur,
des pavillons crasseux qui logent des forgerons, levant haut des marteaux
pour taper comme des sourds sur des enclumes brûlées!!!

Il est de ces bouches aux rictus vénéneux,
à qui l'on ne devrait pas 
tendre les lèvres ....
Tous leurs chicots dehors, elles vous mordent, vous déchiquettent,

il est de ces bouches qui vomissent d'aigreur !!!

Il est de ces yeux à qui l'on ne devait pas prêter un regard....
Ils ne le rendraient pas !
De ces yeux occupés à vous trouver des torts, au travers de l'envie,
Ils vous dépouillent d'amour,  vous accusent  et vous jugent,  s'inventent tribunal.

Ces yeux se rendent aveugles par devant leur miroir où ils se congratulent,
sans doute dans le noir, car ils font
 peine à voir.

De ces têtes blafardes, fardées de faux traits, grossiers de préférence,
des caricatures d'humains que l'on découvre dans le journal du matin...

ces dessins burlesques, pas vraiment drôles,
ces mines déconfites qui passent les années à médire, à ricaner,
à pieusement chanter au départ des aînés, 
en se félicitant d'être toujours le dernier !
Leur bonheur se concentre sur l'intérêt de leur bourse,
devenue au fil des années, 
leur guide spirituel, leur bible, leur credo, leur bébé...
 

 Il me vient à l'idée que je croise souvent de ces bonnes gens
sur mon pauvre chemin d'égarée....loin des parfums de sainteté;
si je les écoutais....?
Mon identité s'envolerait au gré de leur
 clair-voyance;
 je serai inconnue de moi même!!!.

Gardez votre beau costume tout neuf qui m'habille pour l'hiver
je reste un va-nu-pieds.... c'est mon pedigree.

Il est de ces oreilles, de ces bouches, de ces yeux,
de ces corps qui piétinent les décombres de leur moralité,
qui transforment les belles images en papier chiffonné .
Ils s'indignent haut, se mesurent grands, mais de plumes en fumée,
le panache est en berne, personne n'est trompé.

Eh bien moi....dans la liberté de mon esprit critique,
j'assume les contraintes de mes compétences;
personne ne vient à ma place gérer le temps qui passe .
Vous qui jugez d'un tranchant de glaive, ne savez rien de mes valeurs...
vous n'êtes qu'un courant d'air....le souffle d'un mauvais froid....
celui qui me donne la grippe!!!

Alors, penchée en révérence,  je m'incline jusque par-terre....
l'ample geste de ma main, accompagné d'un sourire en ironie,
et avec un certain délice, 
 je vous montre le passage, vers la porte de sortie !

A bon entendeur.

 

Les années passent: mêmes constatations !
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