Mon arbre de l'hiver
C'est l'arbre que je connais le mieux...
celui qui n'a rien d’orgueilleux,
qui comme un grand benêt sur un tronc élancé à l'écorce craquelée
se coiffe d'un toupet d'aiguilles toujours vertes

 
Oui, c'est lui, qui a bercé mon enfance de parfums capiteux,
lui qui collent aux baskets ,
qui retient le soleil le soir au crépuscule ...
et dans l'aurore brumeuse,
étend des voiles de mariée, emplis de perles de cristal . 

C'est aussi lui, qui à peine hier,  par les blessures des hommes,
pleurait sa sève pour me donner du pain....
Lui , qui est trop grand pour résister aux colères du vent,
lui  qui s'enflamme comme fétu de paille sous la braise d'une gitane
et qui se laisse dévorer  par des processionnaires encapuchonnées de soie... 

 
On le dit maritime...
 il pousse comme un mat sur l'océan des dunes,
un géant, mal enraciné,
mais qui projette de partout ses pommes fertiles,  
ensemençant les forêts de mes landes girondines....

 
Il fut quelques années le roi d'une cabane où nous vivions enfants.
Il offrait ses aiguilles à nos petites mains ,
qui l'habillaient de laine, de flocons de coton et de boules en papier d'argent....

 
Il était l'élu pour le jour de Noël ... 
Certes, il n'était qu'un pin....
mais de ma vie, 
je n'en ai jamais connu de plus riches émotions aux pieds de "vrais" sapins.
Mon arbre de l'hiver
Mon arbre de l'hiver
Mon arbre de l'hiver
Mon arbre de l'hiver
Mon arbre de l'hiver
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