Sombres soupçons  partagés

J'avais besoin d'aide pour continuer ma quête de vérité.
maintenant, je me sentais investie d'une mission
""Mettre à jour les méfaits de ces hommes malhonnêtes ""
je le devais à Florence et peut-être aussi à Suzanne!!! 
parce que je ne savais toujours pas ce qu'elle était devenue?! 
Ce que je savais, c'est qu'elle n'était ni fantôme, ni apparition;
juste une supercherie pour éloigner les curieux!!!

Je n'étais pas assez folle pour me lancer tête baissée dans le danger
Car je le ressens bien. . . il y a danger!
Je partis voir le gentil garagiste Rémi, ami de mon mari autrefois,
qui m'avait offert son aide, plus d'une fois.
Je lui faisais confiance et il connaissait les lieux et les gens.
Bien sur, il était loin d'imaginer l'histoire que je m'apprêtais 
à lui révéler... (du moins, je le pensais)  
C'est autour d'un café,  que le soir venu , je commençais mon récit.
je ne cachais rien des évènement qui s'étaient succédés
alors que mon seul but avait été un désir d'achat de la maison
des marais où il m'avait trouvé en panne .
J'avais quand même une appréhension ...""Qu'il me croit dingo!!!""
Mais c'est avec un regard bienveillant qu'il écouta sans m'interrompre.

"""Je lui racontais mon coup de cœur pour cette maison,
 la mystérieuse apparition de Suzanne devant ses petits pois,
mes démarches pour trouver le propriétaire actuel,
qui m'amenèrent à rencontrer Colette, puis son père Simon, 
au début, plein de sollicitude,  puis comment je l'avais retrouvé 
à la maison de santé; ce que j'avais appris sur sa femme, sur ses loisirs,
son carrelet; je lui parlais de ses talents de comédien.
Enfin tout ce que je savais de lui .
Je lui parlais même de mes nuits cauchemardesques avec la mobylette.
Jusque là, rien ne l'étonnait plus que ça. Il ne rit pas, ce qui me rassura!
Puis vient le plus intrigant !
Le fils Tournemal, la voiture noire, le bateau et les paquets suspects,
ma fouille dans le carrelet et la découverte des documents
de son procès pour viol sur Florence Tournemal; 
et comment il fut acquitté sur l'étonnant témoignage du propre frère
de la victime !!!"""
Là, Rémi fronçait les sourcils ...Il semblait réfléchir, rangeait les étapes
de mon récit, dans l'ordre; évaluait la probable véracité des faits .
j'attrapais alors, la mallette récupérée au carrelet, et l'ouvris sur les
accessoires de déguisement pour faire ""apparaitre"" Suzanne.
Là,  il pris un air plus que sérieux, style "grand frère".
<-Vous avez pris des risques inconsidérés, Pauline...
    nous savons qu'il y a des trafics en tous genres, dans la région.
    Vous auriez pu payer votre curiosité au prix fort, vous savez?!
    Vous êtes sure que c'était le fils Tournemal ? ->
<-Oui, j'ai entendu distinctement Simon l'appelait ainsi!
    ils doivent avoir à peu près le même âge;
    l'autre homme qui conduisait la voiture était beaucoup plus jeune->

Après des longues réflexions, d'analyses, de souvenirs personnels, 
il décida de m'aider et établi un plan de bataille;
mais il calma mon impatience en projetant la suite pour le weekend !
Ce qu'il ne me dit pas,
c'est que dès le lendemain, il informait ses amis de la gendarmerie !!!

La maison abandonnée (8eme)

C'est dimanche matin, qu'ensemble, dans son pick-up dépanneuse,
nous prenons la route des marais.
Quelques virages après, nos regards furent attirés par un nuage
de fumée presque noire qui montait haut dans le ciel. 
Il semblait se situer dans le secteur de Tournevire. . .
 Rémi accélère et nous arrivons très vite sur les lieux de l'incendie.
Les pompiers barrent la route; la gendarmerie est là, aussi!!!
Je me mis pas longtemps à comprendre que c'est la maison
abandonnée qui brûle et un peu plus loin, sur l'estuaire,
certainement le carrelet de Simon!!!
On restait silencieux mais nos cerveaux fonctionnaient à plein régime.
Il ne faisait aucun doute que c'était là des incendies volontaires!!!
Était-il possible que Simon ait appris nos suspicions, et notre prochaine
intervention ou celle des forces de l'ordre?
Avais je laissé des traces de mon intrusion dans son carrelet?
Avait-il constaté la disparition de la mallette?
S'était-il senti démasqué? Avait-il incendié lui-même la maison
et son carrelet pour détruire des preuves?
Tout ça tournait à toute vitesse dans ma tête:
Questions, suppositions, sans réponses pour l'instant !
Mon impatience était encore mise à mal.

Quand je vois Rémi serrer la main du capitaine de gendarmerie,
je ne comprends pas tout de suite....
mais je les vois qu'ils font des gestes montrant la route plus loin.
Que se passe-t-il encore?
Rémi remonte dans la voiture où je suis toujours. 
Il démarre sans un mot, mais son visage est grave.
On lui ouvre le passage et nous roulons à peine sur un kilomètre,
quand nous arrivons sur un attroupement de curieux
et d'autres véhicules de pompiers et de gendarmerie.
C'est avec effroi que j'aperçois au milieu de la route ,
un amas de tôle grise, complètement écrasée, je devrais dire, 
broyée. . .  C'est la mobylette grise !
Rémi m'intime l'ordre de ne pas descendre de la dépanneuse.
C'est mal me connaitre... en d'autres circonstances,
je l'aurai carrément envoyé "se faire F...."
Mais là, je suis tétanisée, et je ne pense même pas à riposter.
Mes yeux s'écarquillent sur une scène qui m'arrache un petit cri. . . 
On est en train de sortir un corps du canal qui borde la route
Pas de doute possible, c'est bien Simon!!! 

Rémi fait son métier ! il charge la mobylette dans la dépanneuse
et nous partons d'abord au garage puis chez moi.
Nous n'avons pas échangé un seul mot de tout le trajet. 
je tiens un mouchoir sur mon nez qui veut couler!!!!!
Il m'aide à descendre de son véhicule et me prend par les épaules
<- Vous n'y êtes pour rien, Pauline ... ça devait arriver! ->
<-Comment ça  ? qu'est ce que vous savez que j'ignore?->
<- Beaucoup, Pauline... Là, je dois retourner à la gendarmerie,
     mais ce soir, je reviendrais vous parler de l'enquête en cours;
     Simon était surveillé depuis bien longtemps mais il fallait trouver
     ses complices; vous n'avez fait que précipiter l'intervention->
<-Mais enfin, un homme est mort, dis-je en laissant sortir un sanglot!
<- Oui, l'affaire aurait dû finir autrement, mais au moins pour vous dit-il
     en montrant le tas de ferraille grise sur le plateau de son pick-up,
     en voici une qui devrait disparaitre à jamais de vos nuits ->
Même si l'heure n'est pas à l'humour, je lui suis reconnaissante
d'essayer de me sortir des tristes émotions qui me bouleversent.

Je vis partir la dépanneuse et là, je ne retins plus rien.
Je me laissais aller à pleurer pour me vider de toute cette culpabilité
Je me sentais fautive, responsable de la mort d'un homme,
quel qu'il est pu être, cette fin est horrible.
Je pense à sa fille, à sa femme. . .
Et jamais le temps ne m'a paru plus long en attendant le retour de Rémi,
 avec je l'espérais, des informations sur ce qu'il appelait ''l'affaire"

                                                    Vous aussi, Lecteurs ?

                          Alors , à très bientôt pour le dénouement de cette histoire

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