La maison abandonnée (7ème)
Les personnages à découvert
Le soleil commence à prendre son bain lorsque je me décide
à quitter les lieux. Je rejoins ma voiture, et là ... ?
Deux de mes pneus sont à plat ! Je ne veux pas paniquer mais
quand-même! Que s'est-il passé ? qui s'en ait pris à ma voiture?
C'est forcément intentionnel ! ma voiture ne se confond pas
avec une autre... ce modèle est très rare dans la région.
Des épineux auraient pu crever un pneu mais pas les deux!!!
J'ai la chance de connaitre quelqu'un dans un garage, qui même tard,
s'empresse de répondre à mon appel à l'aide.
Il est aussi surpris de me trouver dans les marais que de voir
mes crevaisons certainement faites avec ce qu'il pense être,
un pic à bœufs. <- Et Bé ! dit-il... on ne vous a pas loupé...
le marais voulait vous garder pour la nuit ?->
Il monte ma voiture sur sa dépanneuse et me ramène chez moi.
<- Pas d'inquiétude Pauline, je vous répare ça dès demain matin ;
je serai chez vous vers 11 heures ; ça ira ? ->
<- Oh oui, bien-sur Rémi, c'est très gentil, vous me sauvez la vie.->
<- Heu... vous ne croyez peut-être pas si bien dire, Pauline;
A votre place, j'éviterai de trainer dans des coins pareils, le soir.
Quelqu'un n'a pas apprécié votre présence. Soyez prudente.
Tournevire n'est pas réputé pour abriter des Bisounours->
Je ris, mais j'avoue avoir eu peur et plus encore de passer la nuit là-bas.
Le lendemain, contre ordre...
le garagiste a un contre temps
Il me prête un véhicule de courtoisie parfaitement anonyme,
en attendant de pouvoir réparer ma voiture.
Je décide aussitôt de retourner à la maison des marais, incognito!
Je suis presque rendue, quand je vois la mobylette de Simon
tourner au chemin blanc. Je me gare aussitôt et poursuit la route
à pied, très discrètement. Je découvre un petit sentier,
qui doit donner derrière la maison abandonnée.
Je me faufile et j'attends de voir.
Simon est seul au monde! il ouvre porte et fenêtres en sifflotant :
La Mer de Trenet !!!
Ah ! le bougre... je ne crois pas à un tel hasard.
il était là hier, à m'espionner, et il m'a entendue chantonner, c'est sur!
Que ce soit lui qui ait attaqué ma voiture, m'avait déjà traversé l'esprit.
Voir aussi vite arriver la dépanneuse a du faire capoter ses plans.
Ses Plans ? Mais quels sont-ils ?
Me détourner de l'envie d'acheter la maison? C'est fait...
Me faire peur ? c'est fait aussi...
Me zigouiller ? ça, on va essayer d'éviter !!!
Je suis toute à mes réflexions, lorsqu'une grosse voiture noire
arrive devant la maison.
Simon accueille les deux grands gaillards qui en descendent;
ça parle fort, mais d'où je suis, j'ai du mal à comprendre.
Simon tape familièrement sur l'épaule d'un des deux,
et je l'entends nettement dire:
<-Alors Tournemal , qu'est-ce que tu en penses de mon plan?->
Et l'autre de répondre:
<- C'est génial ! Toi seul pouvait m'aidait ->
<-Normal, je te dois une fière chandelle, Copain !->
De quoi parlaient-ils??? aucune idée... mais ça sent l'entourloupe !
Laissant tout ouvert, ils s'en vont vers l'estuaire, surement au carrelet.
Vont-ils pêcher la crevette?
Hier, j'ai repéré un petit coin à coté qui forme une hutte, surement
un abri de chasseur à la passée; mon mari y venait chasser les grives,
avant sa maladie ! Je m'y glisse prudemment.
De là, encore, je n'entends pas grand chose!
mais je vois qu'ils boivent et mangent comme pour une partie de pêche
entre copains, le dimanche.
Je commence à croire que je me suis fait des films.
Quand soudain, j'entends un bruit de bateau qui s'approche et accoste
au pied de la cabane de pêche.
Quelques saluts et hop on descend le carrelet plein de colis en carton.
Qu'est ce que c'est ? j'assiste à une scène de contrebande???
Le bateau repart aussitôt, et les trois hommes referment la cabane...
et merveille, la chance est avec moi !
je vois Simon glisser la clé du cadenas sous une tôle du toit.
Les compères se partagent des billets et passent près de moi
qui n'ose plus respirer, complètement tapie dans la broussaille.
J'angoisse qu'ils entendent mon cœur, qui tambourine sur mes tempes.
Je reste là à attendre le départ de la voiture noire .
Peu de temps après, le bruit des volets qu'on ferme, et enfin
le moteur de la mobylette de Simon.
Le calme se fait total, il va être midi...
je suis tranquille pour pousser plus loin mes investigations
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J'ai tôt fait de trouver la clé et je pénètre dans l'antre de l'homme!!!
ça pue! l'odeur des vieilles bottes se mélange à celle de restes
de crevettes jetés dans une poubelle, pleine de verres en papier,
tachés de vin rouge.
Un petit barbecue ruisselle de graisse rance, où ont cuit des poissons...
Je vois encore les écailles
Il y a du café moisi sur la cafetière et des vieux cirés pendent à la porte.
il y a une petite couchette en planche, couverte d'une couette sale.
Berk! comment peut-il se coucher là-dessus?
AH! on est loin de sa jolie propriété viticole, si bien tenue, si fleurie...
C'est bien un repaire de bonhomme cet endroit...C'est glauque!!!
On voit bien que Simon n'y invite pas de dames, comme le font certains.
Sur des étagères, plein de petites valises, de cartons, de boites en fer...
C'est ce que je cherche pour trouver des réponses à mes questions!
Qu'est-ce qu'il peut stocker là dedans et pourquoi pas chez lui ?!
Je jette souvent des coups d'œil à l'extérieur par les fentes de la porte.,
au cas où quelqu'un viendrait par ici.
Premier carton? des factures très anciennes. . .
Le deuxième contient des lettres...peut-être d'amour,
mais je n'ai pas le temps de m'y attarder .
Dans une des petites valises, le compte rendu d'un jugement
pour agression sexuelle !
Hein? mais qu'est ce que c'est que ça? je suis épouvantée.
Cet homme charmant au demeurant, aurait pu agresser une femme
dans sa jeunesse? Je n'en crois pas mes yeux...
Florence TOURNEMAL était la plaignante!!!
Simon a été acquitté, sauvé par le témoignage du frère de la victime.
Sylvain Tournemal avait affirmé n'avoir pas quitté l'accusé ce soir là...
Peu de temps après, Florence Tournemal se tuait en voiture, à de pas
de chez elle... devant une telle horreur, elle aura mis fin à ses jours,
ça j'en suis certaine, car les bruits avaient couru .
La phrase entendue tout à l'heure me revient aussitôt:
""Normal, je te dois une fière chandelle, Copain""
Bande de salopards ! je vais vomir !
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Continuant mes recherches, je découvre une cache sous la banquette
et j'y trouve tout au fond, une petite mallette en osier tressé.
Et voilà la confirmation de mes "presque certitudes"!!!
Des vieux vêtements de femme et une perruque grise!
"""Bonjour Madame SUZANNE TOURNEMAL ."""
Je sors vite de là, emportant cette preuve avec moi !!!
A suivre