Le temps...d'être
(réédition  article du 7 juillet 2012)

Passer du temps à regarder l'onde, se mirer dedans, voir le monde à l'envers.
Le remous, les mouvements du vent sur la nappe, troublent l'image,
juste assez pour éviter la transparence.

N'être qu'une ombre, un reflet, pour se complaire dans l'illusion...
pour essayer encore de se voiler la face. 
Pour ne pas avoir peur des sillons qui se creusent aux commissures des lèvres...
Pour ne pas voir la peau qui se fripe, grisaille, et se constelle de taches brunâtres.
Pour encore trouver du charme, aux folles rides du coin des yeux!

Passer du temps à écouter son coeur, l'entendre s'essouffler...
Il a tellement aimé la vie, les petits riens, et les beaucoup,
et les plus, et les plus encore,
et le savoir aujourd'hui si fatigué...

Il a aimé les gens, les gentils et les cons, les pires et les moins bons.

Parcourant, toujours pressé, les pays, les maisons et leurs jardins
 les chemins qui ne menaient souvent à rien,

il a construit un nid pour abriter le bien, le mieux, le joyeux.

Il a bercé les nuits de l'aurore, pour qu'elle naisse au jour...
comme une rose;

partout il s'est donné sans compter, à son rythme qu'il voulait saccadé.
Aux quatre veines, il s'est saigné pour abreuver d'amour,
tous ceux qu'il a chérit.

 

J'ai passé des nuits à regarder l'horloge, à écouter le tic ... et le tac,
à écouter le perpétuel battement du métronome qui connaît la musique:
-Réduit un peu l'allure-

Laisse le balancier flâner le long du temps...
- fasse qu'il se perde dans ses allers/retours-.

Que l'heure ne soit pas exacte, pour une fois, qu'elle s'égare!
Qu'elle traîne en chemin, se trompe d'itinéraire... 
Inutiles souhaits.

Inexorablement, les aiguilles font le même tour au cadran.
Pas très drôle, la blague !!! 

Lancinante avancée, sans autre destination qu'une fin d'horizon...

Mais, ne dit-on pas du temps comme de l'horizon:
INFINI < qui jamais ne finit> ?!

De même...Le ciel continuera à imprimer l'eau du lac,
et l'horloge sonnera tant qu'elle sera remontée.
Être... ou n'être plus, qu'un souvenir,
un stigmate indélébile laissé en héritage
pour marquer le passage d'une vie, couleur sépia, sur un papier glacé...!

 

 

Aujourd'hui le ciel est bleu, l'herbe est verte, la couleur est vive partout.... mais pourtant l'image, ce jour, s'affiche en noir et blanc..........!

Aujourd'hui le ciel est bleu, l'herbe est verte, la couleur est vive partout.... mais pourtant l'image, ce jour, s'affiche en noir et blanc..........!

Retour à l'accueil